« Sommes-nous tous des machines à faire de l’argent ? Est-ce la raison pour laquelle les êtres humains sont sur Terre ? »
Aujourd’hui, je suis heureux de partager avec vous un discours inspirant de Muhammad Yunus pour un monde meilleur !
Vous ne connaissez peut-être pas Muhammad Yunus, alors avant de regarder son discours, lisez bien ce qui suit !
Yunus est un bangladeshi, né en 1940 d’une famille riche dans le district de Chittagong (oui, là d’où Rupa vient aussi !). Il a fait des études d’art dans son pays, puis d’économie aux États-Unis. Il a commencé sa carrière en travaillant pour une agence gouvernementale, dans laquelle il se sentait inutile. Puis il a travaillé pour le département d’économie de l’Université de Chittagong, mais encore une fois, voyant toute la misère autour de lui, il a senti qu’enseigner des théories ne permettent pas d’aider les pauvres qui sont juste à côté.
Alors il s’est rendu, avec certains de ses étudiants, dans l’un des village à côté de l’université. Il a alors rencontré une femme qui était en train de faire de très beaux tabourets, mais qui gagnait seulement 20 centimes par jour. Curieux, il a essayé de comprendre pourquoi. Il y avait en fait un marchand qui lui prêtait un peu d’argent pour acheter du bambou, la matière première de ses tabourets, sous la condition qu’il puisse acheter ses tabourets à son propre prix. Yunus a vu que cette femme était dépendante du marchand, car elle n’avait pas d’argent pour acheter elle-même le bambou. Il a continué à parcourir le village, et a rassemblé 42 personnes qui avaient besoin de 27 €, en tout. Mais les banques ne voulaient pas leur prêter de l’argent parce que ces gens ne pouvaient offrir aucune garantie. En réalité les banques ne prêtent qu’aux gens déjà riches…
C’est comme cela qu’il a créé la Grameen Bank, en prêtant lui-même ces 27 € aux villageois. Encore une fois, vous n’avez peut-être jamais entendu parlé de cette banque, mais c’est la banque avec laquelle Yunus a inventé le micro-crédit. Et toute cette histoire a eu lieu en 1976 ! Maintenant, le micro-crédit est un mécanisme bien connu, visant à prêter de petites sommes à des personnes qui ne bénéficient pas de garanties suffisantes, et donc qui ne peuvent pas aller voir les banques traditionnelles. Ces micro-crédits peuvent permettre aux moins aisés de créer leur entreprise. Pour reprendre l’exemple de la femme qui fabrique les tabourets, elle peut maintenant acheter le bambou elle-même, décider du prix de ses tabourets elle-même, et cesser d’être dépendante du marchand. La garantie donnée par l’emprunteur n’est plus un contrat de travail ou une maison, la Grameen Bank prête de l’argent à de petits groupes de 5 personnes, qui s’engagent collectivement pour assurer le remboursement des prêts.
Ceci, bien sûr, ne peut pas mettre fin à la pauvreté, comme Yunus le rappelle. Le sujet ici est l’endettement, et les startups créées grâce à ces faibles prêts ont a peu près le même taux de succès que les autres, c’est-à-dire que beaucoup d’entre eux échouent au bout d’un ou deux ans… Mais au moins, c’est un outil formidable pour aider et donner de l’espoir à beaucoup de personnes, d’abord au Bangladesh, mais maintenant partout sur la planète. En 2012, plus de 3000 institutions comme la Grameen Bank ont prêté plus de 90 milliards de dollars en microcrédits ! Muhammad Yunus et sa banque, les inventeurs du microcrédit, ont tous deux reçu le Prix Nobel de la Paix en 2006.
J’en ai déjà beaucoup dit à propos de cet homme et de sa première (!) initiative. Il est temps de regarder son discours inspirant sur les entreprises. Et comment les entreprises peuvent être centrées sur l’humain au lieu de seulement faire de l’argent.
« Sommes-nous tous des machines à faire de l’argent ? Est-ce la raison pour laquelle les êtres humains sont sur Terre ? »
Cette citation nous parle. Il est vrai que la valeur sociale d’une entreprise est rarement prise en compte. C’est comme ça que le capitalisme fonctionne. Une entreprise sociale peut être définie comme une entreprise visant à maximiser l’amélioration du bien-être humain. En conséquence, elle réinvestit la plupart (si ce n’est la totalité) de son bénéfice dans sa propre activité, au lieu de le reverser en dividendes à des actionnaires. Une entreprise sociale est différente d’un organisme de charité dans le sens où elle est autonome et durable : elle génère suffisamment de bénéfices pour fonctionner et se développer (mais pas plus, car ce n’est pas son but premier). Avoir seulement des entreprises sociales dans le monde semble utopique, mais je suis sûr que nous pouvons avoir beaucoup plus de ces initiatives.
Cependant, c’est plus facile à dire qu’à faire ! Si travailler pour une bonne cause est très stimulant, cela a des conséquences sur l’entreprise dans laquelle vous travaillez. Par exemple, prenez le secteur de l’éducation. Il y a tellement de choses à faire pour le monde, la façon dont nous enseignons aux enfants aujourd’hui est totalement obsolète. Lire des livres scolaires ennuyeux, sans son, sans immersion, sans visualisation semble plus dater du siècle précédent. Aujourd’hui, avec la réalité virtuelle, les quizz interactifs, le machine learning, nous pouvons enseigner d’une manière bien meilleure, bien plus personnalisée, et bien plus accessible que jamais. Mais tout cela a un énorme prix en recherche et développement, ce qui signifie que vous devez attirer les investisseurs et les talents afin d’atteindre votre objectif d’amélioration de l’éducation pour tous. Malheureusement, au jour d’aujourd’hui, vous n’aurez pas ces investisseurs ni ces talents si vous ne les appâtez pas avec… de l’argent.
Comme vous pouvez le voir, une entreprise sociale ne signifie pas forcément que vous faites un « travail social ». Nous ne sommes pas tous fait pour être au contact direct avec des populations défavorisées (si vous êtes « I » au test MBTI par exemple, on en reparle dans un article à venir !). Vous pouvez avoir un grand impact social en travaillant sur l’éducation, le transport, la logistique, etc. mais sans forcément être sur le terrain. C’est quelque chose à garder à l’esprit quand on parle d’entreprise sociale : beaucoup de gens ne se projettent pas comme enseignants au fin fond du Bangladesh, mais ces gens peuvent quand même apporter leur pierre à l’édifice en travaillant « en coulisses » !
Je pense que nous pouvons introduire encore plus de social dans les entreprises en changeant notre état d’esprit. Souvent, rendre les gens heureux et faire de l’argent peut être parfaitement compatible ! Il y a clairement quelque chose à faire. C’est là que les initiatives de Yunus peuvent nous inspirer ! Nous avons besoin de plus d’hommes comme lui pour montrer la voie et pour changer notre mentalité en montrant que c’est possible. En plus, travailler pour rendre les gens heureux est peut-être le début du chemin pour être heureux vous-mêmes !
« Le monde est dirigé par des idées, et non par des théories. Nous avons fait ces théories, nous pouvons les jeter dès que nous voulons. Nous faisons les règles, et nous changeons les règles. »
Cette citation parle plus à notre côté entrepreneurial. C’est est un appel à briser les règles et en faire de nouvelles, une bonne façon d’être disruptif dans un domaine très réglementé. Comme ce que Yunus a fait avec le système bancaire. Avec son principe « commencer petit, grandir après », bien connu de tous les lean startupers, il donne de bons conseils à garder en tête pour trouver et construire une idée de startup. Comme l’a dit Yunus, lorsque vous êtes un expert dans un domaine spécifique, votre esprit a tendance à rester dans le cadre de toutes ces règles, et il n’est pas facile de réfléchir hors du cadre. A l’inverse, quand on ne connaît pas grand chose d’un sujet, il n’est pas toujours facile de trouver une idée créative et innovante. La seule partie difficile est de trouver le bon équilibre !
Great Article! Believe it or not I always thought of doing such type of thing but I did not know the name « Social Business » and then I would often think that I am insane and crazy to call such an activity a business. I blamed myself that I do not have the courage and guts to do a real Business-only making money. I thought myself to be a failure in this field. But now I am glad that there is such a thing called social business-making people happy and earning money. Till now I have not been able to do it but may be one day I pick up the courage to break the self imposed restrictions, fears, worries, concerns, rules etc etc etc.
Hello Waheed! We understand your fears, this is (unfortunately!) not something very common to open a business with a social purpose first. There is a pressure from our peers to make money above all, but what is the most important is what _we_ think we want, and what makes _us_ happy. If this is something you want to create, go ahead! Don’t think of what some others will say and create something you will be proud of with yourself (and you will be supported by more people than you think). Good luck!
Thank you Alex for encouraging me.