Depuis Muang Ngoi au Laos, nous avons voulu prendre un bateau pour Muang Khua qui est le passage obligé pour aller au Vietnam par une des frontières terrestres. Muang Ngoi étant un minuscule village desservi uniquement par bateau, le bateau pour Muang Khua (à 6 heures de là) quitte le village seulement les jours où il y a assez de monde qui veut le prendre ! Il faut donc s’incrire sur une liste à l’embarcadère pour signifer son intention de partir. Après deux jours sans bateau, un bateau partait finalement pour Muang Khua avec des marchandises, et nous avons donc décidé de le prendre. C’était un très petit bateau en bois, avec seulement le batelier et nous, assis sur le sol. Il nous a donc fallu 6 heures pour arriver à Muang Khua, embarquant et débarquant les gens sur notre chemin. Le batelier écoutait la radio avec de la musique traditionnelle lao à fond pour couvrir le bruit du moteur. Les paysages étaient magnifiques, si sauvages et purs, avec seulement quelques maisons en bambou cachées dans la forêt. Mais au détour d’un méandre, nous avons aussi découvert un immense chantier pour un barrage construit par les Chinois. En effet, ils sont mettent complètement la main sur le pays, construisant plusieurs barrages, et un chemin de fer.
Nous étions censés passer la nuit à Muang Khua parce que le bus pour la frontière vietnamienne et Dien Bien Phu était seulement le lendemain matin (dixit l’office de tourisme local), mais Alex a insisté pour que nous essayions de faire de l’autostop pour aller à la frontière, car il était seulement 14h et la frontière n’est qu’à une heure. Nous avons donc commencé à faire du stop, mais sans succès. Cependant, un bus est soudain apparu, allant à Dien Bien Phu !! (il semblerait que ce fut un bus vietnamien) Donc, nous avons sauté à l’intérieur, accueillis par un groupe de Vietnamiens sympathiques. Le bus a roulé à travers les montagnes pour arriver à un No-Mans-Land où se trouvait le bureau de l’immigration Lao. Nous avons ensuite roulé jusqu’au bureau vietnamien, encore plus perdu au milieu des montagnes et sans un chat. On dirait que cette frontière n’est pas utilisée par beaucoup de monde…
Nous sommes donc arrivés à Dien Bien Phu dans la nuit et avons trouvé une chambre d’hôtes à proximité de la gare routière. Le bus pour Sapa était à 6h du matin le lendemain, mais nous avons décidé de ne pas le prendre et avoir une journée libre pour visiter Dien Bien Phu.
Donc, le lendemain, nous sommes allés au Musée de la Victoire, concernant la victoire du Viet Minh sur les Français lors de la bataille de Dien Bien Phu en 1954. Mais en fait, le musée présentait juste une collection d’objets et il n’y avait pas d’explication claire de la bataille et de ses enjeux. Les Français étaient appelés « agresseurs » et « malfaiteurs ». Le musée montrait que les ethnies locales avaient spontanément aidé les soldats Viet Minh et s’étaient occupés de les ravitailler et les soigner, et le Viet Minh disait avoir pris soin des prisonniers français. mais quand nous avons complété de nos connaissances sur Wikipedia, nous avons lu que les ethnies locales avaient en fait tellement peur des Viet Minh qu’ils les avaient dû les aider de force, et que parmi les 11000 prisonniers français, seuls 3000 ont survécu chez les Viet Minh… ce qui nous a fait réaliser que tout ce musée n’était qu’une grosse propagande !
pour éplucher du manioc et des tubercules en forêt servant d’aliments aux combattants vietnamiens durant la période d’occupation des agresseurs (les agresseurs c’est nous les français !) » type= »image » alt= »DSC_4837.JPG » image_size= »2048×1366″ ]
En allant au musée, nous avons également traversé un énorme marché fourmillant de vie locale.
Outre le musée, il y a un monument de la victoire en haut d’une colline, mais rien d’autre… Le moral n’était pas au beau fixe lors de notre dernière soirée à Dien Bien Phu, nos amis et la famille nous manquaient, et nous ne nous sentions pas tellement accueillis ici. C’est alors nous avons rencontré deux policiers vietnamiens ! Alors que nous retournions au restaurant où nous avions dîné pendant deux jours (faute de trouver mieux), un homme nous a abordé et nous a invités à se joindre à lui et son ami à leur table dans le restaurant. Nous avons accepté, un peu méfiants au début, mais nous avons fini par passer un dîner mémorable avec eux. Ils nous ont offert de l’alcool de riz, ont trinqué à notre bonheur, nous avons bu, puis serré les mains, et nous avons recommencé encore et encore tout en mangeant les plats qui arrivaient progressivement sur la table ! C’étaient deux policiers (en civil) vivant à Dien Bien Phu. Nous avons communiqué uniquement à l’aide de Google Translate, très pratique, ils parlaient dans le micro du téléphone et on avait la traduction, mais parfois les traductions farfelues nous faisaient bien rire. Ceci est le bon souvenir que nous garderons de Dien Bien Phu !
I had the same feeling as you about Dien Bien Phu, until we got to play football with some local kids 🙂
Haha nice!! It is in those times that you realize how the contact with local people can totally change the perception we have of a country or a city!