Nous ne savions pas quoi attendre de l’ascension du Mont Hua (ou Hua Shan, car en fait Shan veut dire Montagne en chinois). Nous savions que c’était l’une des cinq montagnes sacrées taoïstes, où les ermites trouvaient refuge dans les temps anciens, qu’il y avait cinq sommets à gravir, et que les agences de tourisme chinoises le surnommaient « montagne la plus dangereuse du monde » !
Essayant d’oublier le coût de l’entrée (180 Y) qui est de toute façon habituel pour les montagnes chinoises, nous avons décidé de partir à l’assaut du mont, et un matin nous avons pris le bus de Xi’an à Hua Shan, à 2 heures de route. Notre plan : grimper Hua Shan jusqu’au pic du nord, dormir là, et le lendemain faire une boucle par le pic central, le pic est, le pic sud et le pic ouest, et redescendre par le même chemin qu’à l’aller. Il y a des téléphériques permettant de monter au sommet, mais nous ne voulions pas les prendre ! (notamment pour éviter les foules !)
Quand nous sommes arrivés dans la ville au pied de la montagne, nous avons fait le plein de nourriture pour être autonome (des petits pains, des bananes et des litres d’eau), et à 11h, nous avons commencé notre ascension ! Ce fut dur… très dur… Les 3 premiers kilomètres consistèrent en une pente bien raide sur une route irrégulièrement pavée, ok, mais pas le plus facile de commencer.
Après 3-4 km, ont démarré les escaliers… tout le long du chemin et jusqu’en haut ! Petit escalier, grand escalier, large, étroit, escalier à 90 °, tous les escaliers possibles ! C’était dur mais nous étions également heureux de profiter des belles montagnes autour de nous, sous le soleil (une chance), et des beaux temples sur le chemin.
Nous sommes aussi venus à bout de la difficulté de la montée : un escalier d’environ 300 marches, creusées dans la falaise elle-même et pratiquement à 80°. Ce n’était pas si difficile car il y avait des chaînes de chaque côté de l’escalier, mais c’était assez impressionnant! D’en bas et de dedans !
Après 3 heures, nous sommes arrivés au sommet, sur le pic du nord (1600 mètres de haut), et la vue était incroyable sur les pics autour de nous. La montagne est si raide, quand on regarde en bas, il y a du vide partout autour. Nous n’avions jamais eu une vue si profonde.
Nous avions prévu de nous arrêter là pour dormir car il y a un petit hôtel sur le pic. Mais il était encore tôt, donc nous avons décidé de poursuivre notre route vers le pic central sachant qu’il y avait un autre hôtel sur le chemin. Mais après la grosse montée depuis en bas, nous ne nous attendions pas à retrouver de nouveau des escaliers et encore des escaliers, montant toujours plus haut. Nous avons traversé la crête du Dragon, des marches dans la falaise avec le vide de chaque côté, impressionnant mais tellement excitant ! Enfin, les escaliers ont eu raison de nous et nous sommes arrivés épuisés à l’hôtel. Il était 16 heures et nous sommes allés au lit ! (dans un dortoir de 20 personnes) Nous avons dîné dans notre lit et nous sommes allés dormir à 19h (mais malheureusement deux ronfleurs se sont répondus toute la nuit, nous empêchant de bien récupérer)
Le lendemain, nous avons continué notre ascension à 7h. Et nous avons gravi encore plus d’escaliers pour finalement atteindre le pic central (pas très intéressant) et le pic est (beaucoup plus impressionant !). Après cela, nous avons eu le droit à quelques escaliers en descente pour aller vers le pic sud. Mais le répit fut de courte durée et les marches se sont remises à remonter pour atteindre le sommet à 2154 mètres (le plus haut). Quelle vue !
Ensuite, nous avons apprécié les escaliers descendant jusqu’au pic ouest, avec toute de même une petite remontée sur la falaise, mais agréable par rapport à tous les escaliers que nous avions déjà grimpé.
Puis nous avons bouclé la boucle pour retourner au pic nord et notre point de départ pour redescendre. Il nous aura fallu 4 heures pour faire la boucle autour des sommets. Et nous avons tout redescendu, tuant la dernière endurance de nos genoux ! Nous sommes arrivés en ville à 14h, épuisés mais heureux d’avoir dompté Hua Shan !
Nous vous recommandons cette escapade étonnante depuis Xi’an, mais ne vous attendez pas à ce que ce soit facile. Au total, nous avons grimpé environ 6000 marches et redescendu 6000 marches vers le bas, et nos genoux sont toujours fâchés contre nous après deux jours ! Par contre, si vous voulez profiter de la vue sans l’effort, les téléphériques vous emmèneront là-haut (mais il faudra faire la queue pour prendre vos photos au sommet) !
Après ça, nous sommes retournés à Xi’an, et après avoir profité une dernière fois de la nourriture de rue, nous avons démarré ce qui promet d’être une grande aventure vers l’ouest, le long de la Route de Soie ! Non, ce n’était pas prévu dans notre planning, mais une fois à Xi’an nous n’avons pas pu résister à l’appel des chameaux, de la soie et du désert. Alors à bientôt dans le désert de Taklamakan !
En pratique pour visiter Hua Shan en deux jours :
Bus de Xi’an à Hua Shan : départ quand le bus est plein – depuis la station de bus juste à l’est de la gare ferroviaire (celle d’où partent également les bus pour l’armée de terre cuite) – 35 à 40 Y (on a payé 38 Y) – On vous conseille d’y aller entre 7h30 et 8h, c’est ce qu’on a fait et que Daphné et Jérémy avaient fait aussi et le bus est parti les deux fois à 8h15-8h30 car il était pratiquement plein quand nous sommes montés.
Faire des provisions : la nourriture sur la montagne est chère alors mieux vaut faire ses provisions avant. L’idéal est de faire le plein à Xi’an mais si, comme nous, vous n’avez pas eu le temps, le mieux est de faire les courses en bas de Hua Shan quand vous arrivez (vers 10h si vous avez comme nous pris le bus à 8h). Il y a des supérettes à Hua Shan et aussi un super plan (merci Daphné et Jérémy) : lorsque le bus vous laisse, il faut retourner sur la grossse rue perpendiculaire à la rue qui monte sur Hua Shan, passer de l’autre côté, et juste après l’avoir traversée, continuer dans la continuité de la rue qui monte sur Hua Shan. La première à gauche est une toute petite rue limite piétonne où se trouve au bout un petit marché avec de quoi bien se nourrir pour rien ! Goûter les pains plats cuits coupés en deux par un petit monsieur vers le milieu de la rue, et plus loin une dame qui vend du riz aux dates, et à côté d’elle une dame qui vend des petits pains fourrés aux noodles et herbes. On a aussi pris un bon repas là bas avant de commencer la montée.
Monter Hua Shan : En haut de la rue où vous laisse le bus, il faut traverser le temple pour trouver le chemin vers Hua Shan. Après le ticket office, commence le début de la rude ascension : une montée d’environ 3 km puis ce ne sont que des marches jusqu’au sommet. Il y a parfois des sens pour la montée et la descente et il suffit de suivre les panneaux. Il y a aussi des panneaux avec des cartes partout et tous les chemins sont bien indiqués, donc inutile d’acheter une carte du site. Il y a des chaînes partout pour se tenir, donc penser à prendre des gants (sinon des petites dames en vendent en bas). Les hôtels en haut sont hors de prix, notre nuit en dortoir de vingt personnes nous a coûté 120 Y par personne, oui ! à l’hôtel entre le pic nord et le pic central (l’hôtel du pic nord doit être à 100 Y par personne). Si vous n’êtes pas trop fatigués et qu’il est encore tôt, on vous conseille d’avancer un peu une fois en haut du pic nord et de ne pas dormir là-bas, parce que la boucle autour des pics est toute de même bien fatiguante et qu’il vaut mieux vous être avancé la veille. Au retour, la descente des marches est un enfer et on vous conseille de faire des pauses régulières parce que les genoux chauffent un max ! On a souffert, mais si c’était à refaire, on referait tout pareil, car nous n’avions jamais grimpé sur de tels pics avec des telles vues vertigineuses !