La ville de Téhéran est différente du reste de ce que nous avons pu voir en Iran. Le trafic dans le centre-ville est dingue. Au Vietnam, au moins lorsque vous traversez la rue, vous savez que les gens vous éviteront. À Téhéran, vous ne savez même pas s’ils ont même remarqué que vous étiez là. On est comme transparent pour les conducteurs de voitures et de motos. Et vous feriez mieux de courir lorsque vous traversez la rue !
Mais avant d’arriver à Téhéran, nous avons fait une pause rapide à Qom, l’une des villes les plus saintes d’Iran avec Mashhad. Au début, nous voulions passer une nuit à Qom mais nous n’avons trouvé aucun logement. Nous avons donc décidé d’y aller en bus et de récupérer le train pour Téhéran à la gare de Qom. L’endroit principal à visiter à Qom est le sanctuaire de Fatima È Massummeh, lieu de sépulture de Fatima È Massummeh, la fille du 8ème Imam Reza, et trois filles du 9ème Imam. Nous avions lu que les non-musulmans ne peuvent pas entrer seuls dans le sanctuaire. Nous nous sommes présentés à une grille du complexe avec nos gros sacs à dos. Malgré la chaleur, je me suis recouverte de mon tchador pour montrer que nous étions prêts à faire preuve de respect envers l’endroit. Les gardiens à l’entrée filtraient les gens. L’un d’eux avaient un plumeau (oui littéralement un plumeau) pour indiquer aux gens les défauts dans leur tenue ne leur permettant pas de rentrer dans le complexe. Les gardiens nous ont dit d’attendre et un mollah est venu pour être notre guide et nous faire visiter le sanctuaire. Le site était immense avec trois grandes cours et trois salles de prière. Petite note rapide : un mollah pour les musulmans chiites est un religieux, un peu comme un imam pour les musulmans sunnites. Pour les musulmans chiites, le nom « Imam » est seulement donné aux douze Prophètes.
Après cela, nous avons pris notre premier train iranien pour aller à Téhéran. Le trajet fut court mais le train était très moderne et confortable, et de plus il nous a laissé en plein milieu de Téhéran, la capitale de l’Iran.
Nous avons trouvé un hôtel à côté du bazar. C’était l’hôtel moins cher de Téhéran, très spartiate, mais convenable pour le prix de 12 € la nuit ! Le bazar de Téhéran fut le bazar le plus impressionnant que nous ayons visité. Il était tellement énorme ! Nous avons cherché un restaurant à l’intérieur, le populaire Moslem Restaurant, et nous nous sommes perdus plusieurs fois. Heureusement, de gentils iraniens nous montraient le bon chemin tous les 50 mètres. Mais le jeu en valait la chandelle car nous avons mangé un des meilleurs poulets au riz et aux canneberges de tout notre voyage. Ensuite, nous avons marché au hasard pour découvrir les différentes zones du bazar. Celui-ci est divisé en différentes zones selon différents types de business : il y a la zone des tapis, la zone des épices, la zone des ustensiles de cuisine… Le quartier des tapis était le plus impressionnant, avec des tonnes de tapis de luxe empilés les uns au-dessus des autres. Quand on sait qu’un tapis persan peut valoir 3000 €…
Dans l’après-midi, nous avons visité la Tour Azadi, la tour symbolique de Téhéran mesurant 45 mètres de haut. A l’origine construite en 1971 pour célébrer les 2500 ans de l’Empire perse, elle fut nommée « Azadi » qui signifie « liberté » après la Révolution de 1979 qui a fait de l’Iran la république islamique qu’elle est aujourd’hui.
Pendant notre séjour dans le désert, nous avions rencontré deux brésiliens qui nous avaient recommandé de visiter Darban, un quartier célèbre pour être le quartier relax de Téhéran, situé sur une colline au bord d’une rivière. Pour échapper à la circulation chaotique, nous sommes donc allés là-bas un soir. Nous y avons trouvé des restaurants assez chics, des vendeurs de fruits secs, mais la promenade au bord de la rivière était assez vide et pas très animée. Lorsque nous sommes repartis pour prendre le métro et rentrer en ville, il était 22h30. En entrant dans la station de métro, les gens venant dans l’autre sens nous ont dit que le dernier métro était déjà parti ! Bon sang ! Nous étions bloqués à 12 kilomètres de notre hôtel ! Nous avons trouvé un bus de ville, mais nous ne savions pas exactement par où il passait et aucun chauffeur de bus ne parlait anglais. Nous avons fini par manquer l’arrêt le plus près pour rentrer chez nous. Nous avons marché 3 kilomètres à 1h du matin au milieu de Téhéran ! C’était un peu effrayant, la zone du bazar si animée dans la journée était sombre et vide. Au moins, nous avons vu le côté « sans circulation » de Téhéran et je pense que peu de gens ont eu la possibilité de le voir !
Pour échapper à l’atmosphère un peu fatiguante de Téhéran, nous avons décidé de continuer notre voyage vers la Turquie au nord-ouest. Mais la question était : devons-nous aller vers le nord soit la mer Caspienne puis vers l’ouest, ou vers l’ouest et le Kurdistan et ensuite vers le nord ?!