Pour un premier contact avec la Turquie, Van nous a surpris par sa modernité, de grandes rues dégagées pleines de monde, la plupart des femmes qui ne portaient pas le voile (un sentiment étrange pour nous après l’Iran), des magasins modernes et internationaux, le tout dans une ville entourée de belles montagnes…
Mais d’abord, nous devons vous raconter notre passage de frontière le plus épique ! Pour aller à Van depuis Tabriz en Iran, nous avons décidé de traverser la frontière à Kapikoi, la ville juste à égale distance de Tabriz et Van. Nous avions entendu dire qu’il y avait un bus direct pour Van et des bus réguliers vers la frontière. En Iran, il y avait toujours eu à toute heure un bus pour nous emmener partout où nous voulions. Donc, nous n’avons pas fait de plan sur quel bus exact nous allions prendre. Le bus direct entre Tabriz et Van franchissait la frontière à Gürbulak qui se trouve dans le nord de l’Iran, mais cela faisait un détour de passer par là si nous ne prenions pas ce bus là. Donc notre dernier matin en Iran, nous sommes allés à la station de bus de Tabriz, prêts à monter dans le prochain bus pour la frontière. Tout d’abord, on nous a dit que le bus direct pour Van était déjà parti, information que nous pressentions. Nous avons donc pris un bus pour Khoy. Je dois dire que dans mon excès de confiance, Kapikoi et Khoy se ressemblaient de nom et j’ai considéré que c’était la même ville. Je ne pouvais pas imaginer que le bus nous laisserait dans la petite ville de Khoy, différente de la frontière Kapikoi. Arrivés à 14h à Khoy, nous avons regardé sur la carte. Nous étions à environ 50 kilomètres de la frontière. Dans la gare routière, les chauffeurs de taxi se sont jetés sur nous pour nous emmener à la frontière. Nous avons demandé quel était le prochain bus pour la frontière mais on nous a dit qu’il n’y avait plus de bus !! Nous ne pouvions pas croire qu’à seulement 14h, il n’y avait pas d’autre bus pour se rendre à la frontière avec la Turquie. Nous n’avions pas trop confiance dans le personnel de la gare routière car ils avaient l’air très copains avec les chauffeurs de taxi. Nous avons donc décidé de prendre notre temps et demander à tous les bus quelle était leur destination. Après une heure sans trouver de bus, nous avons pensé à l’auto-stop mais nous ne savions pas où nous placer et le temps tournait. Quelqu’un à la gare routière nous a offert de nous aider à réserver un taxi pour aller à la frontière. Retour à la case départ. Nous avons commencé à négocier avec les chauffeurs de taxi. Ils nous ont dit de nous dépêcher parce que la frontière fermait à 17h. Il était 15h30, nous étions encore dans les temps. Enfin, un chauffeur a accepté notre prix et nous a emmenés dans sa voiture. Il ne parlait pas anglais. Il a commencé à conduire rapidement. Nous avons réalisé que la route était une route de montagne en zigzag jusqu’à la frontière ! Notre chauffeur continuait à regarder l’horloge de son tableau de bord toutes les cinq minutes. Nous avons passé quelques points de contrôle avec l’armée iranienne. Nous avons pensé que peut-être le chauffeur était stressé à cause d’éventuels embouteillages près de la frontière. Enfin, nous sommes arrivés à la grille de la frontière à 16h28. Il n’y avait pas d’embouteillages, mais beaucoup de gens attendaient et campaient sur le bord de la route, comme dans un camp de réfugiés. Le chauffeur a sauté de la voiture pour parler à l’officier à la grille. Quand nous sommes arrivés avec nos sacs à dos, l’officier nous a dit : « la frontière est fermée« . C’est ainsi que nous avons appris que la frontière fermait à 16h30 au lieu de 17h ! Nous avons insisté en disant que nous avions encore 2 minutes avant la fermeture. Le poste de frontière était en fait à 500 mètres de la grille. L’officier nous a regardés, nous a laissés passer la grille et a juste dit « Courez !« . Nous étions au milieu de nulle part, nous avons couru comme des fous avec nos gros sacs, en prenant un raccourci à travers des fils barbelés. Au poste frontière, l’officier iranien nous a accueillis tout essoufflés (on était quand même à 2300 mètres d’altitude !). Il est allé à la sortie et a demandé aux turques s’ils étaient encore ouverts. Nous l’avons entendu dire à l’officier turc que nous étions français. Et l’officier turc a accepté de nous attendre ! L’officier iranien a tamponné nos passeports et nous sommes sortis en vitesse. Les officiers iraniens et turcs se sont serré la main et ont refermé la porte juste derrière nous. Pfiou nous avions réussi, nous étions en Turquie !
Après un accueil chaleureux des officiers turcs qui n’étaient pas habitués à voir des touristes étrangers, nous avons sauté dans une camionnette à destination de Van. La frontière était vraiment au milieu des montagnes et la route vers Van fut magnifique. Nous sommes arrivés dans cette ville moderne et c’était comme si nous étions dans un monde totalement nouveau, très différent de l’Iran. Nous avons trouvé une chambre au Van Backpackers Hostel, nous avons rencontré trois Français sympathiques qui faisaient du vélo sur la route de la soie et avons mangé notre première cuisine turque : l’Iskender Kebab ! Pendant notre séjour en Turquie, l’Iskender Kebab serait notre nourriture préférée : de fines tranches de viande grillée, accompagnées de sauce tomate et de yaourt sur un pain pita rôti. Nous avons également rencontré par hasard des cuisiniers sympathiques qui nous ont fait essayer les Çiğ köfte qu’ils préparaient : des boulettes crues avec du boulghour, du concentré de tomate, des épices et du boeuf haché.
Le plus beau site à voir à Van est la cathédrale arménienne de Sainte-Croix sur l’île d’Akdamar, également connue sous le nom d’Akdamar Kilisesi. Pour y aller, nous avons pris un minivan et un bateau. Les paysages du voyage et l’île nous ont absolument enchantés !
Pour un premier contact avec ce pays, la Turquie, ses paysages et ses habitants avaient déjà gagné notre cœur !
Trop beau !!
Thanks for this great article! I’m about to use the same route in a couple of days and now I can better imagine what to expect 🙂